Nous faisons des suppositions sur ce que pensent les autres, sur ce qu’il pensent de nous. A partir de là, nous ajoutons nos propres projections et bâtissons tout un scénario qui nous éloigne de notre réalité … Cela ne vous rappelle rien ? Vraiment ?
Dans notre culture occidentale , une parfaite illustration est le quiproquo . Un enchaînement de « non-dits » , de gestes mal interprétés conduit à des situations compliquées, enchevêtrées et forcement à une petite « catastrophe relationnelle ».
Au théâtre, les auteurs en on fait des vaudevilles. Dans notre vie à nous, la situation est moins rose…Beaucoup de tristesse et de drames vécus proviennent des suppositions , des intentions que nous prêtons à autrui, et de prendre les choses personnellement.
Le grand Mitote qui encombre notre esprit nous fait comprendre souvent de travers. Nous entendons et voyons ce que nous sommes prêts à voir et entendre …. et pas forcément ce que la personne qui émet le message voulait nous transmettre.
Il arrive même que la personne ne s’adressait pas à nous où qu’elle n’est pas au courant de nos suppositions :
Par exemple, vous me voyez dans la rue, sur le trottoir d’en face. Vous m’adressez un grand bonjour et je ne vous réponds pas … « quel bêcheur ! », vous dites-vous « pas sympa , Philippe ! « . Ce que vous ne savez pas, c’est que je ne vois pas du tout de loin sans lunettes…que je n’avais pas sur le nez .
Il faut exprimer ce que nous pensons, en n’oubliant pas de garder une parole impeccable , afin de clarifier la situation. La plupart du temps, cela finit en éclat de rire …
En effet, nous supposons que les autres savent ce que nous voulons. Cette grosse supercherie pourrit la plupart des relations amoureuses … au début, l’intensité de nos sentiments pour notre partenaire gomme tout le reste. Ensuite, nous prenons mal ( affaire personnelle ) les projections , les suppositions , au lieu d’en parler simplement.
« Ne faîtes pas de supposition » s’applique aussi à nous même. Nous sommes souvent à nous dévaloriser ( je ne suis pas capable de faire ça ) ou l’inverse. Et à nous accabler de résultats qui ne sont pas à la hauteur de nos espérances . Vous voyez de quoi je veux parler ?
Ce que j’en pense :
La saga continue sur le chemin du développement personnel … paradoxalement, pour moi qui étais plutôt timide , c’est celui qui passe le mieux, pardon qui est le moins dur ..
J’ai plutôt tendance maintenant, avec l’âge et l’expérience née de toutes mes erreurs, à exprimer ce que je ressens.
Suivant les personnes , cela donne des résultats très différents. Certaines acceptent facilement de mettre à plat une interprétation, d’autres restent distantes et je ne sais pas ce qu’il en est. Je m’efforce de ne pas faire de supposition malgré tout, et oui, ce n’est pas facile…
Le dernier cas, heureusement pas si fréquent, est le rejet , mon interlocuteur (trice ) le prend comme trop intrusif, et c’est pas gagné pour la clarté dans les communications… et la relation. Dans ces cas-là, maintenant , j’ai plus tendance à ne pas insister et passer mon chemin.
Après plus de trente ans d’errance, et un point de départ pas mal chargé… j’ai pris de nouveaux accords avec moi-même : toutes les semaines, je repasse, le soir, mes journées et je regarde les situations . Comment ai-je géré mes actions ? mes paroles? mon ressenti ? Petit à petit , je progresse.
Et vous, où en êtes-vous ? Avez-vous décidé de casser ces comportements ?